Nutrition et maladies inflammatoires de l’intestin chez l’enfant : un enjeu majeur pour la croissance et la santé
- drcmackenzie
- 1 day ago
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Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont des pathologies digestives caractérisées par une inflammation chronique de l’intestin. Lorsqu’elles surviennent chez l’enfant ou l’adolescent, elles posent des défis particuliers, car cette période de la vie est marquée par une croissance rapide et des besoins nutritionnels élevés. Dans ce contexte, la nutrition devient un élément clé du traitement, au même titre que les médicaments.
Les enfants atteints de MICI présentent un risque élevé de dénutrition. Celle-ci peut être liée à une baisse de l’appétit, aux douleurs abdominales, aux nausées ou à la diarrhée, mais aussi à une malabsorption des nutriments et à des pertes digestives accrues. L’inflammation chronique augmente également les besoins énergétiques de l’organisme, ce qui accentue encore le risque de carences. À long terme, ces déséquilibres peuvent entraîner un retard de croissance, un retard pubertaire, une fatigue persistante, une anémie et une fragilité osseuse.
Les carences nutritionnelles sont fréquentes et concernent aussi bien les macronutriments (énergie, protéines) que les micronutriments essentiels. Le fer, le calcium, la vitamine D, la vitamine B12, l’acide folique, le zinc et le sélénium sont particulièrement concernés. Certaines de ces carences peuvent passer inaperçues au début, mais avoir des conséquences importantes sur la santé, notamment sur la solidité des os et le développement global de l’enfant.
C’est pourquoi une évaluation nutritionnelle régulière est indispensable dès le diagnostic et tout au long du suivi. Elle repose sur la surveillance du poids, de la taille et de la vitesse de croissance, mais aussi sur l’analyse des habitudes alimentaires et des bilans biologiques ciblés. Cette évaluation permet d’adapter les apports nutritionnels et de corriger rapidement les déficits.
Chez l’enfant, la nutrition ne se limite pas à un simple soutien : elle peut devenir un véritable traitement. La nutrition entérale, administrée sous forme de préparations nutritionnelles complètes, occupe une place centrale, en particulier dans la maladie de Crohn pédiatrique. Dans certains cas, elle est utilisée comme traitement de première intention pour induire une rémission de la maladie, avec une efficacité comparable aux corticoïdes, tout en préservant mieux la croissance et en limitant les effets secondaires. Elle peut être proposée de façon exclusive pendant plusieurs semaines ou en complément de l’alimentation habituelle.
En dehors des phases aiguës, aucune preuve scientifique ne justifie l’exclusion systématique de certains aliments ou la mise en place de régimes stricts. L’alimentation doit rester équilibrée, variée et adaptée aux goûts de l’enfant, afin d’éviter les restrictions inutiles qui pourraient aggraver la dénutrition. Des ajustements temporaires peuvent toutefois être nécessaires lors des poussées, par exemple en limitant les fibres insolubles ou certains aliments mal tolérés.
En conclusion, la nutrition est un pilier fondamental de la prise en charge des MICI chez l’enfant. Une approche nutritionnelle précoce, personnalisée et bien encadrée permet non seulement de prévenir la dénutrition, mais aussi de favoriser la croissance, d’améliorer l’évolution de la maladie et d’offrir une meilleure qualité de vie aux jeunes patients et à leurs familles.



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