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Impact de la nutrition dans les troubles du cycle menstruel

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Dysménorrhée et aménorrhée

La dysménorrhée, cette compagne mensuelle redoutée par de nombreuses femmes, se manifeste par une myriade de symptômes changeants et parfois intenses : des douleurs abdominales lancinantes, des vagues de nausées, des épisodes de vomissements, une perte d'appétit soudaine, une fatigue accablante, des troubles intestinaux, des céphalées lancinantes ou encore des nuits blanches à lutter contre l'insomnie. La douleur peut se manifester de manière simple, sans raison apparente, ou se révéler plus complexe, liée à des conditions médicales comme l'endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques. La dysménorrhée primaire se caractérise par une surproduction de prostaglandines, ces messagers chimiques qui restreignent l'afflux sanguin vers l'utérus, le poussant à se contracter, le privant ainsi d'oxygène et provoquant des crampes ainsi que des douleurs abdominales. Il semblerait que quelques ajustements dans notre quotidien pourraient aider à atténuer ces douleurs, en particulier en adoptant des pratiques anti-inflammatoires telles que : bannir l'alcool et le tabac de sa vie, et privilégier les aliments bruts et non transformés. Optez pour une alimentation riche en oméga 3, en fer, en magnésium, en calcium, en zinc et en vitamine K. Intégrez à votre régime alimentaire de l'huile d'olive vierge et du fenouil, deux alliés anti-inflammatoires qui agissent en diminuant la production de prostaglandines. Se délecter de décoctions apaisantes aux vertus anti-inflammatoires (curcuma et poivre noir ou gingembre). Il est crucial de maintenir un niveau adéquat de vitamine D, car elle peut freiner la production des prostaglandines. Cependant, la quantité recommandée à cet effet demeure floue et varie selon les recherches. Pratiquer une activité sportive régulière et cultiver des rituels de sommeil sains. Prodiguer de la chaleur tout en caressant délicatement le ventre dans un doux tourbillon. S'adonner à des méthodes apaisantes comme la méditation.


L'aménorrhée hypothalamique fonctionnelle (AHF) est comme une pause inattendue dans le cycle menstruel. C'est comme une petite rébellion qui débute dans l'hypothalamus, perturbant la production d'hormones essentielles du système nerveux central et entraînant une léthargie ovarienne. Ce trouble n'est qu'une étoile filante dans le vaste ciel des maux féminins, une perturbation éphémère qui s'évanouit dès que les causes sous-jacentes sont dissipées. Il ne réside pas tant dans les méandres du cycle menstruel en lui-même, mais plutôt dans les méandres plus profonds d'un système corporel en ébullition qui se reflète dans ce cycle sacré. La principale source d'inspiration de l'AHF réside dans le tumulte provoqué par un stress intense. Un apport énergétique insuffisant ou une disponibilité énergétique limitée, combinés à une activité physique intense, peuvent entraîner des déséquilibres. Des éléments psychosociaux comme la pression émotionnelle, un stress persistant ou des nuits agitées et un repos lacunaire. Ces différents facteurs de stress interagissent de manière concertée pour impacter l'hypothalamus, ce qui signifie que l'AHF ne résulte pas uniquement d'un de ces facteurs, mais d'un mélange de plusieurs, voire de tous. Quoi qu'il en soit, afin de stopper la production d'hormones dans l'hypothalamus, il est nécessaire que ces facteurs de stress perturbent l'équilibre énergétique. Quand l'énergie vient à manquer, le corps humain se comporte en véritable chef d'orchestre, mettant en pause toutes les fonctions jugées non vitales pour se concentrer sur l'essentiel : survivre. La reproduction, étape finale du cycle menstruel, n'est pas vitale et demande une grande dépense d'énergie. La diminution des œstrogènes, ces hormones sexuelles si précieuses, et l'ascension du cortisol, cette fameuse hormone du stress, peuvent entraîner diverses répercussions à l'échelle du corps. La diminution de la densité osseuse est en partie due à une diminution de l'activité des ostéoblastes, ces ouvriers du squelette dont le travail est perturbé lorsque les niveaux d'œstrogènes chutent. L'excès de cortisol n'épargne pas la solidité des os, même sous la protection des contraceptifs, il la grignote tout en prenant son temps. La fonte musculaire s'installe : les œstrogènes en baisse et le cortisol en hausse lors de l'AHF favorisent la dégradation des muscles. • L'ombre plane sur le cœur : la protection jadis offerte par les œstrogènes s'évanouit, laissant le risque cardiovasculaire s'accroître, tel un compagnon de route à la ménopause. Par ailleurs, il n'est pas rare de voir le taux de cholestérol augmenter. Ce trouble affecte particulièrement un groupe spécifique de femmes qui se distinguent par leur quête incessante de perfection, leur dépendance à la validation externe, et leur difficulté à faire face au stress du quotidien. En outre, elles sont hantées par la peur de prendre du poids et entretiennent une relation complexe avec la nourriture, souvent en se lançant dans des régimes restrictifs, une caractéristique fréquemment observée dans les troubles alimentaires. Il est impératif de combiner un programme éducatif sur l'alimentation avec des séances de psychothérapie au sein d'une clinique nutritionnelle pour aborder ces problématiques de manière holistique.

 

Pour déterminer combien de calories la patiente a besoin, on se sert de la formule magique de l'apport énergétique. Son équilibre se calcule en soustrayant l'énergie dépensée lors de l'entraînement de celle apportée par l'alimentation, puis en divisant le tout par le poids de sa masse maigre. En effet, maintenir cette masse nécessite un investissement énergétique plus conséquent. Pour commencer, il est conseillé d'assurer un apport énergétique d'au moins 30 kcal par kilogramme de masse maigre. En effet, en deçà de ce seuil, l'équilibre de l'axe gonadique peut être perturbé, même si les effets ne sont pas immédiats et ne constituent pas le seul élément à considérer. D'un côté, il est nécessaire d'accorder à l'hypothalamus un délai d'au moins 3 mois pour se remettre de l'état d'alerte causé par les facteurs de stress, tandis que, de l'autre, il convient d'ajuster les apports en macronutriments, l'activité physique et les éléments psychosociaux influençant la patiente afin de favoriser une véritable guérison. Il est recommandé d'introduire les modifications alimentaires de la patiente de manière graduelle, en suivant un plan en trois étapes s'étalant sur une période de 3 à 12 mois, adapté à chaque situation spécifique. Durant cette étape initiale d'apprentissage nutritionnel, aucun aliment ou nutriment n'est exclu, et ceux que la patiente avait bannis sont réintroduits, car ils sont souvent associés à des régimes excessivement contraignants. Cela va booster les niveaux d'énergie. De plus, il est important de veiller à adapter le nombre de repas et à ne pas pratiquer le jeûne. Les compromis sur le mode de vie commencent à se profiler, avec la réduction possible de l'exercice et de l'activité. Proposer à la patiente des activités plus relaxantes et non énergivores, plutôt que de continuer ses activités habituelles, est une démarche négociée avec elle. Il est primordial qu'elle se sente à l'aise, écoutée et respectée afin d'établir un lien de confiance avec le professionnel et de garantir l'efficacité du traitement. Pour la suite des événements, une fois que les ajustements antérieurs ont commencé à agir, il est suggéré d'intégrer une augmentation de 350 kcal par jour en introduisant des aliments riches en calories comme des barres énergétiques ou des milkshakes, ou en proposant des recettes savoureuses et équilibrées pour la patiente. Chaque fois qu'une mise à jour est effectuée, elle s'accompagne toujours d'encouragements positifs et de discussions sur de nouvelles façons de vivre. Une petite danse avec les calories, en ajoutant ou en retirant environ 500 kcal par jour, tout cela pour viser les 45 kcal par kilo de muscle. À ce stade, les graisses ont déjà pris en charge au moins 30 % de l'énergie quotidienne, jouant un rôle essentiel dans le maintien d'un cycle menstruel sain, tandis que l'apport recommandé en protéines est de 1,5 g par kilogramme de poids corporel par jour.

 

Syndrome des ovaires polykystiques

 

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) se classe en tête de liste des troubles endocriniens chez les femmes en âge de procréer, touchant environ 15 à 18 % de cette catégorie de la population. Il représente la principale raison derrière l'infertilité due à l'absence d'ovulation. Il s'agit d'un ensemble de manifestations et de signes qui définissent les critères de diagnostic, mettant en avant principalement l'anovulation ou l'oligoovulation (ovulation irrégulière et peu fréquente), l'hyperandrogénie (acné, peau grasse, pilosité excessive, chute de cheveux, cycles de plus de 35 jours, absence de règles, augmentation du ratio LH/FSH entre le troisième et le cinquième jour du cycle et augmentation de la testostérone libre et totale) ainsi que la formation de kystes ovariens. La maturation des follicules et l'ovulation sont orchestrées par un ballet complexe impliquant l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique, où l'hypothalamus, l'hypophyse et les ovaires dansent en harmonie. Au cœur de l'hypothalamus se fabrique une hormone mystérieuse, la GnRH, qui s'échappe en pulsations énigmatiques pour orchestrer la danse des hormones sexuelles, telles que la LH et la FSH. Dans le cadre du syndrome des ovaires polykystiques, le rythme de libération de la GnRH subit des modifications, ce qui favorise la production de LH au détriment de la FSH. En conséquence, les androgènes produits ne sont pas convertis en œstrogènes, car c'est normalement le rôle de la FSH. Une des racines majeures du syndrome des ovaires polykystiques réside dans la perturbation du métabolisme, un trouble qui touche 8 femmes sur 10 atteintes de ce syndrome. Cette perturbation est principalement associée à la résistance à l'insuline, à l'embonpoint et à l'obésité. En réalité, dans la majorité des situations (soit 70 %), le syndrome des ovaires polykystiques se révèle être une affection métabolique engendrée par une insensibilité à l'insuline. Il semblerait que la source des ennuis ne réside pas dans les ovaires, mais plutôt dans un dysfonctionnement métabolique (4). Le lien entre le SOPK et le syndrome métabolique réside dans le fait que l'hyperandrogénie, une des manifestations du SOPK, contribue à l'insulino-résistance et à l'accumulation de graisse au niveau abdominal, favorisant ainsi le développement du syndrome métabolique. Cette relation est tel un ballet complexe, où l'insuline, telle qu'une chef d'orchestre, dirige la production de LH. Cette dernière, telle une marionnettiste habile, orchestre une diminution de la production de FSH, réduisant ainsi la transformation des androgènes en œstrogènes. De plus, un excès d'insuline peut diminuer la production de la protéine SHBG (sex hormone-binding globulin), responsable du transport des androgènes. Cette diminution entraîne à son tour une augmentation des niveaux d'androgènes, combinée à des facteurs génétiques, ce qui se traduit par les symptômes mentionnés précédemment tels que la pilosité excessive, la diminution de la fertilité, et ainsi de suite. En outre, le fait d'être en surpoids ou obèse peut également provoquer une réaction de rejet envers l'insuline. L'alimentation et le style de vie (bouger, s'entraîner et se reposer) sont des acteurs essentiels dans la prise en charge du SOPK métabolique. Pour apprivoiser le SOPK, on peut compter sur une combinaison de remèdes : des médicaments au besoin, une chasse aux kilos superflus en cas de surcharge pondérale, et une révision en profondeur du quotidien. Cela implique une refonte du menu, une dose d'activité physique, un brin de repos et une maîtrise des tensions.

En matière d'alimentation, il est recommandé en consultation de suivre un régime qui combat l'inflammation, riche en antioxydants et en fibres, pour améliorer la régulation du glucose et de l'insuline. Ce régime met l'accent sur les fruits et légumes, intègre des graisses saines (comme les acides gras monoinsaturés et polyinsaturés présents dans le poisson gras, l'huile d'olive extra vierge, l'avocat et les noix), privilégie les glucides à faible indice glycémique et limite la consommation de sucres raffinés, d'édulcorants et de sel. Les bienfaits des régimes alimentaires faibles en glucides, comme le régime cétogène de courte durée, pour renforcer la résistance à l'insuline et encourager la perte de poids, ont fait l'objet d'investigations. Les graisses se tailleraient la part du lion avec 75 % des calories totales, tandis que les protéines se contenteraient de 20 % et les glucides de seulement 5 %, selon les recommandations. D'autres éléments indispensables à notre organisme incluent la vitamine D, le magnésium et les précieux acides gras oméga-3 (présents dans les poissons gras, les noix et les graines de lin). En ce qui concerne l'activité physique, il est vivement conseillé aux patients de s'adonner régulièrement à des exercices intenses et vigoureux, car ceux-ci ont un impact significatif sur la résistance à l'insuline et la composition corporelle. Il est également recommandé de pratiquer des activités physiques ou des exercices cardiovasculaires, avec une durée minimale recommandée d'au moins 120 minutes par semaine. Il est primordial d'apprendre à dompter le stress et de favoriser un sommeil de qualité pour améliorer la gestion du SOPK, car ces éléments contribuent à apaiser l'inflammation.

 

Endométriose

L'endométriose, ce fléau dépendant des caprices des œstrogènes, se caractérise par le développement anarchique d'un tissu semblable à celui de l'endomètre en dehors de sa zone de prédilection, l'utérus. Cette affection affecte entre 6 et 10 % des femmes en âge de concevoir, se positionnant ainsi comme l'une des causes majeures d'infertilité et de douleurs pelviennes. Les signes se manifestent par des crampes menstruelles féroces, des douleurs pendant ou après les ébats, des douleurs en urinant ou en déféquant, ou des règles abondantes. En général, le diagnostic survient tardivement, lors d'une visite chez le gynécologue, à travers une exploration approfondie de l'historique médical, une échographie vaginale et des analyses sanguines.

En matière de prise en charge, il est envisageable d'éliminer les tissus envahissants à travers des interventions laparoscopiques ; toutefois, cela suppose d'exposer la patiente à de nombreuses opérations chirurgicales étalées sur plusieurs années. En revanche, malgré les recommandations en faveur du recours à l'analgésie et aux contraceptifs oraux pour le traitement, ceux-ci entraînent des effets secondaires et ne parviennent pas à soulager la douleur pelvienne chez environ 30 % des patientes. D'autres pistes en lien avec le mode de vie ont ainsi été investiguées. Il est vivement conseillé d'opter pour une alimentation anti-inflammatoire, en privilégiant notamment les aliments ou nutriments dont l'efficacité contre l'endométriose a été prouvée. Manger des fruits et des légumes réduit le risque de souffrir d'endométriose. Ces aliments, véritables alliés dans la lutte contre l'inflammation, regorgent de vitamines aux propriétés antioxydantes. Il est donc primordial de les intégrer chaque jour dans l'alimentation de la patiente.

• Les fibres alimentaires, quand elles se font rares dans l'assiette, semblent être complices de l'inflammation et du stress oxydatif, deux invités indésirables chez les femmes souffrant d'endométriose. Les fibres alimentaires peuvent être trouvées dans les céréales complètes (de préférence sans gluten pour éviter l'inflammation), les légumineuses, ainsi que dans les fruits et les légumes. Il n'a pas été prouvé que se goinfrer de matières grasses de qualité supérieure influençait le risque d'endométriose, mais le choix des graisses consommées, lui, a son mot à dire. En résumé, se gorger d'acides gras oméga-3 diminue les chances de souffrir d'endométriose, alors que se laisser tenter par les graisses trans accroît le risque de développer cette affection. Il est donc recommandé de choyer la patiente en incluant dans son alimentation des poissons gras, des noix, des graines, de l'huile d'olive extra vierge et de l'avocat.

• La curcumine, molécule polyphénolique extraite du curcuma, a brillé lors d'une étude clinique en diminuant la sensation de douleur pelvienne, en améliorant la miction et les rapports intimes, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, à une posologie de 42 mg par jour pendant 4 mois. Les super-héros nutritionnels - vitamines C, D, E et A, accompagnées de leur fidèle acolyte le zinc - se sont révélés être de puissants alliés dans la lutte contre le stress oxydatif et l'inflammation chez les femmes souffrant d'endométriose. Leur présence semble apporter un soulagement bienvenu aux patientes en atténuant la douleur qui les afflige.

 

Conclusion

L'influence de l'alimentation sur le cycle menstruel est cruciale, non seulement d'un point de vue physiologique, mais aussi lorsqu'il y a des perturbations dans l'une de ses étapes. Le ballet harmonieux du cycle menstruel se déroule en deux actes bien distincts : la phase folliculaire, du premier au quatorzième jour, et la phase lutéale, du quinzième au vingt-huitième jour. Chacune de ces phases est ensuite subdivisée en plusieurs tableaux : le stade menstruel, le stade pré-ovulatoire, le stade ovulatoire et enfin le stade prémenstruel. En raison de la danse complexe des hormones (avec leurs variations de LH, FSH, œstradiol et progestérone) et des métamorphoses physiques et psychologiques qui en découlent, il est crucial d'ajuster l'alimentation des femmes pour apaiser les symptômes qui peuvent surgir à chaque étape. Pendant la phase folliculaire agitée, adopter une alimentation saine et un mode de vie équilibré peut jouer un rôle crucial dans l'amélioration du bien-être des femmes. En effet, ces changements peuvent aider à apaiser l'inflammation et les douleurs qui peuvent surgir à ce moment-là. Ainsi, il est crucial d'intégrer un régime anti-inflammatoire, de maintenir une activité physique régulière, de veiller à une bonne hygiène de sommeil, de gérer le stress et de prendre en compte les besoins spécifiques en termes de supplémentation et de nutriments étudiés pour chaque situation. Tous ces aspects se révèlent essentiels pour traiter les perturbations du cycle menstruel et physiologique, et peuvent être abordés lors d'une consultation en nutrition.

 

 

 

 
 
 

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