L’allergie croisée se définit comme étant une réaction du système immunitaire face à des allergènes différents sans qu’il y ait eu, au préalable, un premier contact sensibilisant le patient avec chacun de ces allergènes. Ces patients possèdent donc des IgE spécifiques capables de reconnaître les allergènes alimentaires en cause et leurs tests cutanés sont positifs aux différents extraits allergéniques concernés.
L’étude de Kim et al. a montré que, parmi 137 patients allergiques au latex, 21 % avaient une réaction après consommation de certains aliments (avocat, banane, kiwi et châtaigne). Les manifestations cliniques associées étaient variables, allant d’une simple irritation de la bouche jusqu’à une réaction asthmatique importante.
Il existe également des allergies croisées entre l’arachide et plusieurs fruits oléagineux. Des personnes allergiques à l’arachide seraient également réactives aux amandes (50 %), cajou (40 %), pistaches (30 %), noix du Brésil (26 %), noisettes (21 %) (source : ANSES).
Prise en charge diététique
Le seul traitement est l’éviction totale de l’allergène alimentaire.
Ainsi, l’objectif diététique étant de supprimer l’allergène en cause, il est indispensable pour le patient de supprimer les aliments sources de cet allergène. Un suivi diététique régulier pourra permettre au patient de vérifier l’observance du « régime » et lui apprendre à lire et décoder les étiquetages alimentaires.
Voici une liste des 14 allergènes alimentaires les plus courants (source AFPRAL).
Liste des allergènes
Exclusions
Céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge,
avoine, épeautre, kamut ou leurs souches hybridées) et produits à base de ces céréales
• Sirops de glucose à base de blé, y compris le dextrose
• Maltodextrines à base de blé
• Sirops de glucose à base d'orge
• Céréales utilisées pour la fabrication de distillats ou
d'alcool éthylique d'origine agricole pour les boissons spiritueuses et d'autres boissons alcooliques
Crustacés et produits à base de crustacés
Oeufs et produits à base d’oeufs
Poissons et produits à base de poissons
Gélatine de poisson utilisée comme support pour les préparations de vitamines ou de caroténoïdes ou ichtyocolle utilisée comme agent de clarification dans la bière et le vin
Arachides et produits à base d’arachides
Soja et produits à base de soja
• Huile et graisse de soja entièrement raffinées
• Tocophérols mixtes naturels
• Phytostérols et esters de phytostérol dérivés d'huiles végétales de soja
• Ester de stanol végétal produit à partir de stérols dérivés d'huiles végétales de soja
Lait et produits à base de lait (y compris de lactose)
• Lactosérum utilisé pour la fabrication de distillats ou
alcool éthylique d'origine agricole pour les boissons
spiritueuses et d'autres boissons alcooliques
• Lactitol
Fruits à coques (amandes, noisettes, noix, noix de : cajou, pécan, macadamia, du Brésil, du Queensland, pistaches) et produits à base de ces fruits
Fruits à coque utilisés pour la fabrication de distillats
ou d’alcool éthylique d’origine agricole pour les boissons spiritueuses et d’autres boissons alcooliques
Céleri et produits à base de céleri
Moutarde et produits à base de moutarde
Graines de sésame et produits à base de graines de sésame
Anhydride sulfureux et sulfites en concentration de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/L (exprimés en SO2)
Lupin et produits à base de lupin
Mollusques et produits à base de mollusques
Certains ingrédients et substances ont fait l’objet d’une exemption temporaire dans l’attente des résultats des évaluations scientifiques.
L’allergénicité a été confirmée pour 9 substances et ingrédients :
• le lysozyme (produit à partir d’oeufs) utilisé dans le vin ;
• l’albumine (produite à partir d’oeufs) utilisée comme agent de clarification dans le vin et le cidre ;
• la gélatine de poisson utilisée comme support d‘arôme ;
• les produits à base de lait utilisés comme agents de clarification dans le vin et le cidre ;
• l’huile essentielle de feuilles et graines de céleri ;
• l’oléorésine de graines de céleri ;
• l’huile essentielle de moutarde ;
• l’huile essentielle de graines de moutarde ;
• l’oléorésine de graines de moutardes.
Ces 9 substances doivent donc désormais être mentionnées sur l’étiquetage des denrées alimentaires. Concernant les produits mis sur le marché qui ne font pas référence à ces substances et afin de faciliter l’adaptation des opérateurs aux règles de l’étiquetage, le décret autorise la vente, jusqu’à épuisement, des stocks des produits étiquetés avant le 31 mai 2009.
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